L’environnement a peu de secrets pour le BeeOmonitoring grâce à la biodiversité moléculaire
L’observation du vivant au XXIème siècle
La biodiversité connait un déclin massif, essentiellement dû à l’augmentation de la pression anthropique sur les écosystèmes (changements climatiques, fragmentations des habitats, introduction d’espèces exotiques, …). Il est donc plus que jamais urgent d’assurer un inventaire du vivant, afin de pouvoir s’assurer que les mesures, visant à la préservation de cette biodiversité, seront efficaces pour l’ensemble des espèces qui la compose.
Si les enjeux ont pris un tour dramatique, les outils à la disposition des scientifiques ont, quant à eux, évolué, que ce soit dû à des améliorations ou à différents développements technologiques. Citons par exemple la généralisation d’utilisation de pièges photographiques, qui permettent l’observation d’espèces plus discrètes sans nécessiter d’observateur présent sur le site. Dans la même optique, l’amélioration de la qualité des images des appareils photos intégrés dans les cellulaires permet de mobiliser le public dans des projets de science participative/citoyenne. Chaque photo prise, une fois envoyée sur une plateforme dédiée au projet, permet au photographe de connaître le nom de l’espèce observée, tandis que le chercheur obtient de l’information sur l’aire de répartition géographique de ladite espèce.
Cependant la technique la plus prometteuse de ce début de XXIème siècle passe outre le spectre du visible, via le laboratoire.
L’ADN environnemental ou metabarcoding
Plutôt que de baser l’inventaire sur les espèces que l’on pourrait observer sur un site, on s’intéresse ici au contenu en ADN de ce site. Pour cela, on va cibler un fragment d’ADN bien particulier que l’on appelle « barcode ». En fonction du type d’organismes que l’on considère (plantes, insectes, mammifères, champignons, bactéries, …), le fragment peut être différent. Cependant un barcode est choisi parce qu’il répond à deux critères :
- les individus de la même espèce ont des barcodes similaires
- des espèces différentes ont des barcodes différents
Cette technique s’affranchit du côté aléatoire des observations visuelles. Elle permet de relever les espèces microscopiques (elle est donc plus complète), et mène aussi à une plus grande distinction entre espèces. Il est parfois difficile de séparer deux espèces uniquement sur des caractères morphologiques. Cette méthode est aussi applicable sur une grande variété de types d’organismes (plantes, insectes, …), et a été utilisée avec succès sur différents types de milieux, que ce soit aquatique (détection de la biodiversité d’un lac), aérien (un volume d’air passé un travers un filtre), dans du sol, voire même sur de la poussière balayée dans une cabane aux fonds des bois. Encore faut-il savoir quoi et comment échantillonner.
L’ADN environnemental combiné au génie de l’abeille et à l’expertise de BeeOdiversity permettent d’affiner substantiellement la caractérisation d’un écosystème et d’identifier plus précisément les carences en biodiversité. Comment ?
Les abeilles comme échantillonneuses de pollen ultra qualifiées
En moyenne, sur 1 heure, une abeille domestique (Apis mellifera) va visiter et collecter le pollen d’environ 250 fleurs. Le nombre d’heures de butinage variera en fonction de la période de l’année et de la météo (pluviomètrie, force du vent, mais aussi température). À chaque fois, elle ramènera sa récolte en un lieu unique qu’est la ruche. Ainsi c’est 10.000 à 15.000 butineuses qui assureront la prospection des 700ha environnant la ruche au cours des 6 à 7 mois de la saison apicole. Les abeilles domestiques sont souvent considérées comme “super-généralistes”, c’est à dire qu’elles vont butiner sur une grande variété d’espèces de plantes à fleurs. Grâce à ce comportement, on peut donc retrouver non seulement les espèces végétales majoritaires présentent dans le milieu, mais aussi les plus rares dont la détection peut présenter un intérêt accru (par exemple des espèces végétales menacées, ou protégées, ou invasives). Ces abeilles réalisent donc indirectement pour BeeOdiversity, un échantillonnage extrêmement poussé de leur environnement immédiat. Seule une infime partie de ce pollen est prélevée pour effectuer les analyses. Suffisamment pour assurer une représentativité du milieu, sans pour autant compromettre le bon développement de la colonie.

De la lentille au séquençage
Si la palynologie (l’étude des grains de pollen) n’est pas une science nouvelle, elle est longtemps restée confinée à la microscopie. Pour évaluer la composition en espèces végétales d’un échantillon, plusieurs centaines de grains de pollen étaient comptés et isolés par observation sous microscope, puis comparés à des planches pour identifier les espèces. En plus d’être un processus laborieux et lent, il manquait aussi de précision, les caractères morphologiques de deux espèces différentes n’étant pas toujours suffisamment distincts. Grâce aux progrès des techniques de séquençage dans le début des années 2000, la possibilité d’utiliser l’ADN environnemental est venue pallier ces limitations. On peut ainsi traiter une quantité de grains de pollen beaucoup plus importante simultanément sur un nombre important d’échantillons différents. L’identification des espèces est aussi beaucoup plus fine et permet une représentation du milieu environnant la ruche bien plus précis.
BeeOmonitoring 2.0 et impact !
BeeOdiversity intègre donc l’ADN environnemental dans son service de BeeOmonitoring. En améliorant la qualité et le niveau de détails des données obtenues par le BeeOmonitoring, le metabarcoding permet aussi à BeeOdiversity de vous proposer un accompagnement et des actions d’amélioration encore plus poussés que ce soit pour la gestion des ressources alimentaires des ruches, de l’ensemble de la biodiversité dépendante d’un couvert végétal (que ce soit en termes de composition ou de qualité) ainsi qu’en terme de création de valeurs pour votre entreprise ou collectivité, votre territoire et/ou vos parties prenantes.
L’impact est déjà visible ! A titre d’exemple, nous avons pu identifier plusieurs espèces invasives dans une zone naturelle qui n’avaient pas été recensées par les experts locaux. L’impact de plantations et d’un changement de mode de gestion d’un site a pu être mesuré malgré la petite taille du site et ce, grâce à l’identification des espèces à l’échelle de trace. Les résultats sont parfois surprenants : plantes exceptionnelles, comestibles, toxiques, hallucinogènes, etc !
L’environnement a peu de secrets pour le BeeOmonitoring !
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La Commission Européenne a adopté ce 31 juillet 2023, les nouvelles normes de reporting sur la durabilité (ESRS - European Sustainability Reporting Standards) à l'usage de toutes les entreprises soumises à la directive sur les rapports d'entreprise sur le développement durable (ou CSRD - Corporate Sustainability Reporting Directive).
Ces normes couvrent l'ensemble des questions environnementales, sociales et de gouvernance, y compris le changement climatique, la biodiversité et les droits de l'homme.
Les exigences en matière de reporting seront introduites progressivement à partir de l’exercice 2024 (publication en 2025) pour environ 50.000 entreprises agissant sur le marché européen.
Pour en savoir plus
La législation européenne CSRD (directive européenne 2022/2464 publiée fin 2022) imposera progressivement (à partir de l’exercice 2024), à toutes les grandes entreprises européennes ou non ainsi qu’à toutes les sociétés cotées en bourse (à l'exception des micro-entreprises) de publier des informations sur les risques et les opportunités découlant des questions sociales et environnementales, ainsi que sur l'impact de leurs activités sur les personnes et l'environnement.
Cela permettra aux différentes parties prenantes (investisseurs, organisations de la société civile, aux consommateurs…) d'évaluer les performances des entreprises en matière de développement durable.
Cette législation s’inscrit dans le cadre de la taxonomie verte et du « green deal » européen, notamment conformément aux enjeux internationaux sur les changements climatiques (Accord de Paris) et sur la perte de biodiversité (Cop 15 – Global Biodiversity Framework).
Afin d’assurer des déclarations comparables et fiables, la Commission vient d’adopter ce 31 juillet 2023, des normes communes qui aideront les entreprises à communiquer et à gérer plus efficacement leurs performances en matière de durabilité et, par conséquent, à avoir un meilleur accès au financement durable.
Ces 12 normes ou ESRS (European Sustainability Reporting Standard) couvrent les 3 thèmes habituels du développement durable ou ESG avec 5 normes environnementales (E1 le changement climatique, E2 les pollutions, E3 les ressources en eau fraiche et marine, E4 la biodiversité et les écosystèmes ainsi que E5 l’utilisation des sols et l’économie circulaire).
Ces ESRS qui ont un niveau d’alignement très élevé avec les normes internationales (type ISSB et GRI) se réfèrent au principe de double matérialité qui oblige les entreprises à rendre compte à la fois de leur impact sur les personnes et l'environnement, et de la manière dont les questions sociales et environnementales (ou dépendances) génèrent des risques et des opportunités financières pour l'entreprise.
Pour chaque thématique, l’entreprise doit, en premier lieu, réaliser une robuste étude de matérialité (impacts et dépendances) sur l’ensemble de sa chaine de valeur et ensuite décrire ses principaux risques et opportunités ainsi que les impacts financiers sur le modèle d'entreprise en tenant compte de ses parties prenantes.
Elle doit ensuite définir un plan d’action reprenant les mesures prises pour prévenir, atténuer, remédier ou supprimer les impacts réels ou potentiels ainsi que mettre en place ses indicateurs clés de performance (KPI) pour une divulgation finale.
Qu’en est-il de la biodiversité et des écosystèmes ?
La biodiversité et les écosystèmes sont étroitement liés aux autres questions environnementales et doivent être analysés conjointement avec celles-ci. Pour rappel, les 5 grandes causes de la perte de biodiversité sont l’utilisation des sols, l’utilisation des ressources (eau comprise), le changement climatique, la pollution des milieux et les espèces invasives.
Dans le cadre de ce reporting sur la biodiversité, l’analyse d’impact et de dépendance nécessite une bonne connaissance de sa chaine de valeur et en particulier de sa chaine d’approvisionnement avec l’origine de ses matières premières. Il faut ensuite évaluer l’importance des impacts négatifs de ses différents sites/activités sur les zones sensibles ou protégées locales, afin d’en définir les risques pertinents. Sur cette base, il sera mis en place les actions permettant d’éviter ou de réduire les incidences négatives ou dépendances ainsi que les actions de restauration des écosystèmes dégradés.
Ces services sont classés en 4 catégories : les services d’approvisionnement, les services de régulation, les services culturels et les services de soutien.
- Premièrement, les services d’approvisionnement rassemblent tous les biens obtenus directement par les écosystèmes et la nature, tels que la nourriture, l’eau, les combustibles fossiles, les produits pharmaceutiques…
- Ensuite, il y a les services de régulation, qui sont les avantages obtenus par le contrôle des phénomènes naturels. Ceux-ci sont très utiles pour diminuer certains risques naturels. Il y a par exemple l’atténuation du changement climatique par le stockage du carbone, le traitement des eaux, la pollinisation ou encore la régulation des inondations par les zones humides.
- Les services culturels sont plus abstraits, mais tout aussi utiles. Ce sont les bénéfices immatériels que les populations peuvent obtenir des écosystèmes. Ils comprennent notamment le tourisme, la plupart des loisirs, la religion et l’éducation.
- Pour finir, s’ajoutent les services de soutien qui sont les services permettant la production des autres services écosystémiques. Ils créent les conditions fondamentales permettant la vie sur Terre et permettent aux écosystèmes de fonctionner correctement. La formation et la fertilité des sols, le cycle de l’eau ou encore la photosynthèse, font partie de ces services.
Néanmoins, cette catégorisation des services écosystémiques peut parfois être complexe, car certains d'entre eux peuvent appartenir à plusieurs groupes simultanément. Un bon exemple est l’eau douce, qui peut rentrer dans les quatre catégories. En effet, elle est essentielle au service d’approvisionnement en eau potable, elle a un grand rôle dans la régulation par le biais de la filtration de l’eau par les forêts et les zones humides, elle fait partie du cycle de l’eau et donc inclut les services de soutien, et enfin, elle offre des bénéfices culturels quand elle est utilisée à des fins de divertissement.
Pourquoi est-ce si important ?
La planète est en constante évolution et les écosystèmes subissent beaucoup de pressions et de changements. De nombreuses interventions humaines, comme la pollution, la déforestation, les espèces exotiques envahissantes ou le changement climatique, dégradent fortement les écosystèmes. Or, la quantité et la qualité des services qu’ils nous rendent dépendent de son bon fonctionnement. Ces services étant « gratuits », ils ne sont généralement pas considérés à leur juste valeur et souvent mal protégés. Pourtant, c’est la base de nos sociétés et de notre bien-être. Si ces services ne sont pas valorisés, cela pourrait engendrer la détérioration de notre qualité de vie.
Il est donc urgent de prendre conscience de l’importance de ce que l’environnement nous apporte. Une bonne compréhension de ces services et de leurs conséquences est indispensable pour gérer et conserver efficacement les écosystèmes et les avantages que nous en tirons, ainsi que pour agir sur les décisions et politiques environnementales.

Comment agir ?
Afin de garantir la préservation des services écosystémiques, il est nécessaire de prendre des mesures à différents niveaux, allant des politiques internationales aux initiatives individuelles. Il y a plusieurs actions possibles.
La première est la sensibilisation. S’informer est la première étape pour comprendre, prendre conscience et ainsi pouvoir s’engager en faveur de la préservation des écosystèmes. C’est également un moyen de conscientiser une vaste gamme d’acteurs sur les enjeux environnementaux et d’établir des communications avec les décideurs.
Pour contribuer à la durabilité des services rendus par les écosystèmes, il est indispensable d’adopter la consommation responsable et d’encourager l’agriculture durable et respectueuse de l’environnement. De simples actions peuvent simplement être de favoriser les circuits courts, de réduire sa production de déchets, d’éviter le gaspillage, de faire du covoiturage, de soutenir les décisions prises en faveur de l’environnement, de cultiver dans votre jardin ou de composter…
Des actions à d’autres niveaux sont également nécessaires. Les entreprises peuvent adopter des pratiques plus durables, par exemple en réduisant leur empreinte carbone mais pas seulement ! Elles peuvent également investir dans des initiatives de conservation de la nature ou bien travailler en collaboration avec ce genre d’organisations. Les entreprises ont donc la possibilité de contribuer à la protection des écosystèmes et ainsi avoir un impact positif sur la communauté.
BeeOdiversity agit pour préserver la biodiversité et améliorer la qualité de l'environnement. Nous concevons avec nos partenaires des stratégies biodiversité à court ou long terme, réalisons au travers du BeeOmonitoring notamment un état des lieux de votre environnement grâce à des indicateurs chiffés pour vous conseiller au mieux sur la régénération et l'amélioration de votre territoire.
En analysant les zones à risques et en mettant en place des programmes impliquant les acteurs locaux, BeeOdiversity aide par exemple ses partenaires à avoir un impact positif en faveur de la biodiversité, tout en augmentant l'attrait des citoyens ou employés etc. et en diminuant les coûts de gestion environnementale. Nous pouvons également identifier des sources de pollution dans des zones précises et mettre en place par la suite des projets régénérateurs de biodiversité ou agir pour limiter les émissions de polluants.
En conclusion, il existe une infinité d’actions possibles, à n’importe quel niveau, pour contribuer à protéger les services écosystémiques. C’est l’implication collective qui permettra d’agir efficacement sur la préservation de ces services. Cela doit devenir un objectif mondial, d’une part car ces services offrent de grands avantages économiques, politiques, sociaux et culturels, et d’autre part, car ils assurent la survie et la durabilité de notre planète tout entière.
N’hésitez pas à nous contacter si vous désirez obtenir de plus amples informations sur les initiatives à prendre pour régénérer la biodiversité.
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